TATAOUINE
Autour de Tataouine et Médenine, le désert apparaît dans toute sa rudesse, implacable. Une vaste plaine caillouteuse débouche sur de grandioses paysages de montagnes et de plateaux désertiques, de falaises et de pitons rocheux. C’est dans ce décor dantesque que surgissent les étonnantes architectures des Ksour, greniers collectifs fortifiés des nomades sahariens. Tout aussi impressionnants sont les vieux villages berbères accrochés au faîte des montagnes, tels Chenini et Douiret. Une région de paysages hors normes et de traditions originales.
VILLAGES BERBÈRES
Comment des villageois ont-ils pu s’installer et survivre dans une région aussi inhospitalière que le pays des Ksour ? Et pourquoi ont-ils choisi de s’établir au sommet des montagnes ? La réponse tient dans les jessour, un système permettant de retenir les rares eaux de pluie. Ces petits barrages de terre et de pierres, sur plusieurs étages à flanc de montagne, retiennent les eaux de ruissellement et rendent possibles des cultures en terrasses pour les besoins du village. Quant aux maisons troglodytes, elles offrent une atmosphère tempérée en toute saison ; avantage précieux dans ces régions montagneuses aux étés caniculaires.
LES KSOUR
Les étonnantes architectures des Ksour surgissent au cœur d’un paysage desséché de montagnes, de plateaux et de pitons escarpés. Ces “châteaux du désert” (ksour est le pluriel de ksar) étaient autrefois des points de ralliement pour les semi-nomades de la région qui y stockaient leurs récoltes à l’abri des pillards, dans des compartiments superposés appelés ghorfas. Les Ksour de crêtes, aujourd’hui en ruines, se dressent au sommet de montagnes escarpées, épousant le rocher avec lequel ils se confondent, au cœur de villages comme Chenini, Douiret, Guermassa. Tous différents et spectaculaires, d’autres Ksour, beaucoup plus étendus, évoquent irrésistiblement de grosses ruches avec leurs innombrables alvéoles entourant une vaste cour : ce sont Ksar Haddada, Ksar Ouled Soltane, Ksar Ouled Debbab … Les plus grands comptent plusieurs centaines de ghorfas et jusqu’à quatre étages superposés. Des décors saisissants entourés de majestueux paysages sahariens.
Que voir ?
GHORFAS ET VILLAGES PERCHÉS
Pour visiter les Ksour, on escalade les échelles et les escaliers qui permettaient autrefois de stocker les récoltes dans les différents étages d’alvéoles, les ghorfas. Les villages perchés avaient aussi leurs ghorfas, des greniers occupant le faîte des montagnes, telles des citadelles aujourd’hui en ruine. En dessous s’étagent des habitations troglodytes creusées dans les parois rocheuses. Dans ces villages – Chenini, Douiret –, la langue berbère est encore en usage de nos jours. A Chenini, on vous montrera des tombes géantes et on vous racontera la légende des Sept Dormants : ce vieux mythe méditerranéen a trouvé là un de ses avatars. A Douiret, vous pénétrerez dans une mosquée souterraine. Pour les passionnés de géologie et de préhistoire, des peintures rupestres du néolithique sont visibles près de Ghomrassen et un affleurement du Permien marin (250 millions d’années), unique en Afrique, à Jebel Tebaga près de Médenine.
Que faire ?
TREKKING ET DINOSAURES
Faites un trekking à pied pour visiter les différents Ksour et villages de crête, en dormant dans un gîte d’étape aménagé dans une ghorfa ou une maison troglodyte. Visitez le musée de la mémoire de la terre, à Tataouine : on y voit des fossiles de dinosaures et des météorites découverts dans la région. Assistez au tissage des flij, longues bandes qui, une fois assemblées, forment la tente nomade. Rendez-vous au marché hebdomadaire où se retrouvent paysans et éleveurs. Assistez au Festival des Ksour : vous y verrez une reconstitution des cérémonies de stockage de la récolte, et entendrez les musiques et chants traditionnels du sud-est (en mars). Si vous êtes passionnés de faune et de flore, explorez le parc naturel de Sidi Toui.
Que manger ?
GALETTE OU COUSCOUS
La nourriture des habitants des villages est simple. On pourra goûter la galette de semoule kesra trempée dans l’huile vierge tirée des olives du village, les figues ou les grenades fraîchement cueillies dans les jessour, le miel aux puissants parfums de thym des montagnes. Et bien sûr, le couscous à la savoureuse viande de mouton.
Où dormir ?
HÔTEL OU GÎTE TROGLODYTE
On trouve quelques hôtels simples à Tataouine et Médenine. La région est surtout indiquée pour ses hébergements insolites : hôtel confortable se fondant dans le paysage désertique, ou gîte aménagé dans une maison troglodyte.